Déclaration de l’Association des Familles Adoptives d’Enfants Nés Au Chili
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- Mis à jour le mercredi 26 juin 2024 22:33
Comme vous le savez, des élections législatives anticipées vont se tenir, les 30 juin et 7 juillet prochains et l’éventualité d’une victoire de l’extrême droite suscite en France une réelle inquiétude, mais aussi une large mobilisation parmi les membres du mouvement associatif, très actif dans notre pays...
Cher(e)s adhérent(e)s, Chers sympathisant(e)s et ami(e)s de l’AFAENAC,
Comme vous le savez, des élections législatives anticipées vont se tenir, les 30 juin et 7 juillet prochains et l’éventualité d’une victoire de l’extrême droite suscite en France une réelle inquiétude, mais aussi une large mobilisation parmi les membres du mouvement associatif, très actif dans notre pays. En effet, les projets portés par les différents groupes qui la composent menacent nos valeurs associatives de fraternité, de solidarité, de tolérance, de justice sociale et de défense des droits humains les plus fondamentaux, parmi lesquels, pour nous, en priorité, les droits de tous les enfants.
Nous avons inscrit dans les statuts de notre association, il y a plus de 30 ans déjà, la lutte contre toute forme de discrimination, en particulier ethnique, à l’égard d’enfants nés au Chili et adoptés en France et nous avons aussi, par le passé, manifesté notre soutien inconditionnel à d’autres associations de familles adoptives, chaque fois que l’adoption internationale s’est trouvée attaquée, ici et là, dans les médias, jusqu’à se voir assimilée, à la fin des années 90, à une forme « d’immigration déguisée » (sic), par un porte-parole d’un groupe bien connu pour sa haine des étrangers.
Nous nous sommes battus, en 1999, au sein d’un Collectif d’Associations Par Pays d’Origine, contre une Circulaire du Ministère de la Justice, la « Circulaire Guigou », relative à l’adoption d’enfants nés à l’étranger et adoptés en France et remettant en question l’adoption plénière et ses effets, à savoir la reconnaissance du lien de filiation irrévocable et l’acquisition de la nationalité pour toute une catégorie d’enfants, en raison de leur origine. Nous étions nombreux à manifester devant le Ministère de la Justice, le 5 juin 1999 pour la défense d’une adoption sans discrimination et pour le retrait de cette Circulaire.
Dans le contexte actuel, et alors que l’institution de l’adoption subit à nouveau des campagnes médiatiques de plus en plus violentes de dénigrement et de suspicion, nous tenons à exprimer notre crainte de voir l’adoption internationale, déjà en très forte baisse depuis plusieurs années, faire l’objet de mesures de plus en plus restrictives, voire d’une interdiction sine die, empêchant toute recherche de solutions durables et de protection pour les enfants délaissés, au-delà de nos frontières.
Le projet qui nous inquiète menace nos valeurs car il vise au rejet de l’autre. C’est pourquoi, fidèles à notre action depuis la création de notre association en 1993, nous ne voulons pas rester silencieux et avons décidé de partager avec vous nos craintes pour l’avenir de l’adoption internationale. Car une société juste et solidaire ne saurait se construire sans la garantie du respect de la démocratie et de la défense des droits humains, à commencer par le droit pour tout enfant, où qu’il soit né, à pouvoir grandir au sein d’une famille qui lui apporte la protection et l’amour dont il a besoin pour devenir adulte.
Notre association est indépendante de toute religion, de tout parti ou courant politique, tout comme des pouvoirs publics, et désire le rester. Mais nous avons inscrit dans nos statuts le soutien inconditionnel à la défense des droits de l’enfant, chaque fois qu’ils seront menacés ou violés. C’est pourquoi nous avons voulu aujourd’hui prendre position contre toute forme de projet appelant à la discrimination et à la haine des autres et prônant l’avènement d’une société d’exclusion, antidémocratique et xénophobe, contraire aux droits humains.
Les scrutins des 30 juin et 7 juillet, d’une gravité exceptionnelle, nous motivent plus que jamais à oser affirmer notre choix pour le respect des droits fondamentaux de chacu(n)e, et par conséquent, pour la défense des enfants privés de famille, ici et ailleurs.
En conséquence, et quelle que soit l’issue de cette prochaine consultation électorale, sachez que nous poursuivrons notre combat de toujours pour soutenir la cause des enfants délaissés à travers le monde. Afin que l’adoption demeure la solution légale permettant de leur offrir un autre avenir, d’où qu’ils viennent, dans le cadre de la Convention de La Haye de 1993 sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale, ratifiée par la France et entrée en vigueur en 1998.
Bien fraternellement à toutes et à tous,
Dominique GRANGE, présidente cofondatrice de l’AFAENAC - Raúl VILLOUTA, vice-président
Pascal POIRIER, Trésorier - Michèle BALLON, secrétaire
Patricia LELEU-BELL - Johanna BASSALER - Rachel TARDI - Jean GUERRY, membres du C.A.
Adresse mail : grangedom@gmail.com
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